ɔ
ʁdina
ʁite
⋅ n.f.
Qui a des caractéristiques ordinaires, qui se rapporte à l’ordinaire, au normal, à la moyenne.
Série en cours (1995 – aujourd’hui)
C’est au cours de mes premières enquêtes de terrain, comme chercheure, que je suis frappée par l’importance et la richesse du quotidien dans la compréhension des phénomènes sociaux. Banalisé, cet ordinaire est souvent perçu comme anodin, sans importance. Au point d’être invisibilisé, ou plutôt invu pour reprendre l’expression de Jean-Luc Marion – disponible à notre regard, car constituant l’essence de nos vies et de nos existences, mais s’effaçant dans la routine et l’anecdotique.
Mon regard photographique, depuis lors, s’efforce de capturer ces ordinarités riches de sens. Loin de l’exceptionnel et de l’extraordinaire, mes images reflètent des bribes du réel. Le choix assumé d’une écriture photographique noir et blanc confère à l’ordinaire en train de se vivre une dimension mémorielle, intemporelle, universelle.
La série, ouverte dès 1995, est toujours en cours: le temps long, la lenteur de la constitution d’un corpus, s’inscrivent à l’encontre du bruit de fond perpétuel et pressé favorisé par l’ère numérique et digitale. Cette lenteur me permet aussi de prendre du recul et de saisir les multiples nuances des ordinarités des existences.